mercredi 13 juin 2012

文武両道 bunburyoudou


Les japonais sont friands de ce genre de construction qui consiste à accoler quatre idéogrammes qui représentent une pensée assez longue à exprimer dans toutes les autres langues.

Le premier idéogramme (bun) représente la culture, les lettres, la littérature.
Le deuxième idéogramme (bu) représente la chose militaire, la bravoure. C’est le signe que l’on retrouve dans le terme budou 武道que l’on traduit improprement par « arts martiaux ». Je dis improprement car l’idéogramme qui se lit « bu » comporte deux symboles : celui de la lance et celui qui veut dire arrêter. Donc, (bu), voudrait dire arrêter la lance. Il y a donc plutôt une idée pacifique dans le terme budo. Ce serait plutôt la voie pour arrêter la violence.
Le troisième idéogramme (ryou) veut dire « deux » ou « une paire ».
Enfin, le quatrième et dernier signe (dou) est bien connu des pratiquants d’arts martiaux car on le trouve dans judo, aikido, karatedo, iaido, kendo, etc. Il signifie « voie, chemine, route ».

Ainsi donc文武両道 (bunburyoudou) signifie qu’un samourai doit à la fois être accompli dans l’art de la guerre mais aussi dans les arts, la culture. Cela veut donc aussi dire que le corps et l’esprit doivent être entraînés. En effet, ne savoir que se battre reviendrait à n’être qu’une brute épaisse. La culture, les arts, permettent d’équilibrer notre rapport à la violence et au monde. Développer sa capacité à tuer doit aller de paire avec le discernement et la maîtrise de soi, de ses émotions.

J’aime beaucoup cette expression et je l’utilise à chaque fois que je dédicace mon livre « BUNKAI , l’art de décoder les katas » car elle s’inscrit tout à fait dans cette démarche qui allie le corps et l’esprit. Toutes les personnes qui sont arrivées à un haut niveau de pratique en karaté, et il en est certainement de même dans les autres disciplines martiales, ont une réflexion profonde sur leur pratique. Le renommé samourai Miyamoto Musashi était aussi peintre et à aussi écrit le très célèbre « traité des cinq roues ». Miyamoto Musashi personnalise parfaitement à mon sens l’expression « bunburyoudou ».

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